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4 octobre 2012

Résurgences... [..."Les rues sont désertes,

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Résurgences...

[..."Les rues sont désertes, l'avenir n'existe pas. Il ne voit personne, et personne ne le voit. Dans ses  yeux, un ciel sans étoiles, un soleil sans lumière. Plus de saisons. Le monde n'est pas.

         Le monde, le vrai, son monde à lui est un rêve. Un rêve de bonheur. Une bulle de rires sur une mer de larmes.

         Il n'existe qu'à travers des songes. Un diamant éclate dans sa tête. Il vit dans un monde d'oubli, mais sa chair seulement.

Ses yeux sont fermés sur sa vie. Une vie nocturne, une vie des rêves.

Il déambule dans la foule, comme un oiseau dans le désert. Ses pas se perdent dans le temps. De quoi sera fait demain ? De rien. Demain n'existe pas.

          Dans ses nuits, demain n'est qu'une autre nuit. Une nuit d'espoir. Une nuit de chaleur. Mais ses paupières ne s'ouvrent que sur le néant. Il a froid. Il souffre. Il a faim de vie. De bonheur. Mais puisque le bonheur n'est pas sur cette terre ?

         Qu'importe, il ira le chercher dans son espoir. L' éternité lui tend les bras. Pourquoi ne pas plonger ? Vivre dans l'oubli,"vivre" dans la mort, dans un songe éternel. Sombrer doucement, sans violence. Quitter la vie comme la feuille tombe de l'arbre.

         Un abîme de souffrance dans ses yeux. Le remède dans ses mains. Joyaux de l'oubli. Pierres multicolores. Pilules amères.

         Une cascade. Un torrent de notes cristallines. Les notes d'un hymne. Un hymne à l'oubli.

         Sa tête lourde de rien. Le lit devient vaisseau. Anubis, conducteur des morts.Guide-le.

         Sombrer dans le vide. La nuit.

         Mais un cauchemar commence. Déchirure du cocon. Froid intense qui mord sa chair, son âme. Sirène absurde. Fuite involontaire. Vers quoi ?

         Dépouillé, tourné, retourné, touché, porté. Maintenu.

         Serpent qui prend sa gorge. Mers de liquide. De l'eau.

Terreur, fureur, il se débat. Il lutte contre la vie. Son âme se tord. Son corps se contorsionne. De l'eau. Ses poumons hurlent. Cris de nulle art. Cris de toujours. Nébuleuses. De l'eau. Mains qui le serrent. Lui tirent les cheveux. L'écrasent. Frayeur. Enfer. Lutte contre la vie. De l'eau. Faiblesse. Larmes. Voix qui se brise. Déjà, la lutte ralentie. Le combat est perdu d'avance. Déjà, il sait que la vie va l'emporter. Résignation dans le désespoir.

         A présent étendu dans la blancheur, un moment de répit. Un moment d'oubli.

         La lutte est finie. Il accepte la vie. Fatalité. Seringues s'insinuant en lui. Petits disques froids sur son corps. De nouveau le calme. Une nuit. Pas de rêves.

         Il se réveille dans un monde inconnu, un monde à part. Le monde des désespéréss. Les mal-aimés. Les tordus. Les perdus. Les sans espoirs. les espoirs fous.

         Des visages se pendent. Visages connus, visages inconnus.

         Est-ce vers lui que tous se penchent ? Est-ce à lui que ces plaintes s'adressent, ces questions ? Il semble que oui. Le rêve est fini, il faut se réveiller. Vivre.

         La fenêtre est ouverte. Fait-il beau ? on dirait bien. Son regard circule dans la pièce. C'est une chambre. Une chambre d'hôpital. Des barreaux de chaque côté de son lit.

         A côté, un autre lit. Dans le lit, un homme, comme lui. Qui vit. Blessé par la vie, il a voulu la fuir, mais elle a encore gagné. Personne ne choisirait sa destinée ? Est-il écrit quelque part, qu'ils doivent vire ? Malgré eux ?

         Mais puisqu'il vit, que la bataille est perdue, il faut lutter. Peu-être un signe du destin. Et si l'espoir luit tendait la main ? Si une nouvelle s'offrait à lui ? Une seconde naissance ?

         Mais il faudra qu'il se batte. Une revanche est à prendre.

 Sur la vie." ...]

avril 1983

 

 

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